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Août 2002

Ce projet tient
la route et inclut des garanties sur la sécurité
d'approvision-nement : la Fédération romande
pour l'énergie (FRE), sous la présidence
du conseiller national Serge Beck, a décidé
d'apporter son soutien au projet de loi sur le marché
de l'électricité (LME), qui sera soumis
au peuple suisse le 22 septembre prochain.
Dans sa prise
de position, la FRE rappelle que la votation du 22 septembre
ne doit pas être considérée comme
un oui ou un non à la libéralisation en
tant que telle: l'ouverture est en marche, mais il faut
lui donner un cadre juridique qui garantisse à
notre pays la sauvegarde d'un approvisionnement sûr,
assorti d'un service public réel, tout en permettant
aux entreprises électriques suisses de conserver
leurs chances dans un marché ouvert.
Dans le domaine de l'électricité, notre
pays est totalement intégré à l'Europe.
Il y occupe une position stratégique avec un
rôle de plaque tournante. Or le marché
est en cours de transformation. Il est déjà
entièrement ouvert dans plusieurs autres pays,
où chaque consommateur, du plus grand au plus
petit, peut choisir librement son fournisseur de courant.
La loi et son ordonnance d'application favorisent la
sauvegarde du service public, tout en instituant une
ouverture ordonnée du marché. L'obligation,
pour les différents acteurs du secteur électrique,
de fournir des informations précises sur leurs
activités constitue une défense efficace
contre d'éventuels abus.
Des
grands aux petits
Ouverture n'est pas synonyme de privatisation. Les entreprises
électriques suisses appartiennent dans leur très
large majorité aux collectivités publiques
(cantons et communes). Il reviendra à chacune
d'elles de décider en toute liberté de
modifications de leur statut puis, le cas échéant,
de les faire approuver par les électeurs.
Sur le terrain, la libéralisation du marché
de l'électricité est en cours. On assiste
à la mise en place de coopérations stratégiques,
avec l'apparition de nouvelles entités et des
prises de participation de sociétés étrangères
dans des compagnies suisses. En outre, les efforts engagés
par un grand nombre d'entreprises électriques
afin de fidéliser ce segment se sont d'ores et
déjà traduits par des avantages tarifaires
importants pour les grands clients, avec des réductions
de l'ordre de 20% à 30%, qui ramènent
ces prix à un niveau européen.
Disparités
Il apparaît que les petites et moyennes entreprises
du pays ne profitent jusqu'ici en aucune façon
de cette tendance à la baisse. Or, en termes
de coûts énergétiques, les PME suisses
sont défavorisées par rapport à
leurs concurrentes étrangères. Selon une
enquête de la fondation Avenir Suisse, elles paient
en moyenne 30% de plus pour leur électricité,
alors même que 14% d'entre elles exportent l'essentiel
de leur production.
De telles disparités ne sont pas tolérables
dans le cadre d'une ouverture, dont l'objectif déclaré
est de favoriser une compétitivité accrue
et des baisses de prix pour l'ensemble des consommateurs.
Faut-il rappeler que les PME sont le moteur de l'économie
du pays, avec près de 80% des places de travail?
Il est essentiel que l'ensemble des organisations publiques
et privées engagées dans la libéralisation
du marché prennent toutes les mesures utiles
pour favoriser une diminution rapide et sensible des
prix de l'électricité facturés
aux PME, de manière à les ramener à
une moyenne européenne. Quitte, le cas échéant,
à décaler l'accès au marché
des ménages, ainsi que vient de le décider
l'Union européenne.
Une telle politique pourrait être engagée
sans délai dans le cadre des contacts, négociations
et débats auxquels participent les organisations
concernées par la libéralisation du marché
(associations faîtières, pouvoirs publics,
entreprises électriques notamment). Il faudra
toutefois veiller à ce que ces ajustements tarifaires
ne se fassent pas au détriment de la qualité
et de la sécurité d'approvisionnement.
Débat
Et c'est sur ce point, entre autres, que la loi et son
ordonnance d'application prennent toute leur mesure.
Pour favoriser une acceptation du projet de loi en votation
populaire, le 22 septembre prochain, il sera essentiel
de démontrer que les petites et moyennes entreprises,
compte tenu de leur importance pour la prospérité
et la sauvegarde de l'emploi dans le pays, auront tout
à y gagner.
Raison pour laquelle nous vous rendons attentifs aux
6es Rencontres suisses de l'électricité,
le 20 septembre prochain à Lausanne. Des représentants
des principales entreprises romandes diront comment
ils entendent associer les PME du pays à la mise
en uvre du futur marché de l'électricité.
Ne manquez pas cette importante manifestation (voir
l'encadré ci-dessous).
Scenarii
pour PME romandes

Les 6es Rencontres suisses de l'électricité
se dérouleront à Lausanne le vendredi
20 septembre 2002, de 10h00 à 12h00,
dans le cadre du Comptoir Suisse, au Palais de
Beaulieu. Thème de la manifestation:
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Ouverture du marché:
les PME laissées pour compte?

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Elle sera
animée par un économiste et par
trois responsables des services commerciaux d'entreprises
électriques romandes. L'entrée est
libre. En confirmant votre participation à
Sarah Burkhard (tél. 021/310 30 30, e-mail:
sarah@electricite.ch),
vous recevrez le programme de la manifestation
qui donne droit à une entrée gratuite
au Comptoir suisse.
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La consommation
mondiale d'énergie va augmenter d'au moins 60%
d'ici à 2020. Et comme cette hausse reposera
essentiellement sur les combustibles fossiles, les émissions
de CO2 vont prendre l'ascenseur. Inquiets de cette évolution,
les ministres de l'énergie du G8 viennent de
lancer un appel en faveur de la relance du nucléaire.
Le débat
sur le gaz carbonique est purement déclamatoire.
Dans la réalité, les rejets augmentent
partout. Chaque année, il se met en service dans
le monde une fois et demie l'équivalent du parc
de production suisse en centrales à combustibles
fossiles. Le triomphe du CO2 est irrésistible.
Les derniers chiffres sur l'évolution de la demande
émanent de l'Agence d'information sur l'énergie
(EIA). Malgré les incertitudes conjoncturelles,
cette organisation américaine estime que la consommation
va fortement augmenter dans les pays en voie de développement,
à commencer par l'Asie et l'Amérique latine,
où elle pourrait doubler au cours des vingt prochaines
années.
Le gaz naturel couvrira une part importante de cette
hausse. Il reste la source d'énergie dont l'utilisation
connaîtra la plus forte croissance. Sa part dans
l'approvisionnement mondial devrait passer de 23% en
1999 à 28% en 2020. Et c'est dans l'électricité
que le recours au gaz sera le plus marqué, avec
43% des nouvelles centrales construites dans le monde
d'ici à 2020.
La consommation de pétrole, qui a augmenté
de moins de 100 000 barils par jour en 2001 en
raison du ralentissement de l'économie mondiale,
devrait progresser à nouveau, soit de 300 000
b/j, en 2002. Sur 20 ans, la demande pourrait croître
à un rythme annuel de 2,2%, pour atteindre 119
millions de b/j en 2020.
Autre enseignement de cette étude: la part du
nucléaire diminuera moins que prévu précédemment.
La puissance installée de l'atome passera de
279 000 mégawatts en 1999 à 260 000
en 2020. L'an dernier, l'agence américaine avait
estimé qu'elle tomberait à 247 000
mégawatts. Une révision qui s'explique
essentiellement par une hausse prévisible de
son utilisation dans les pays asiatiques et par l'allongement
de la durée de vie des centrales existantes.
Malgré cette contribution de l'atome, les émissions
de dioxyde de carbone devraient augmenter de 62% entre
1999 et 2020, en raison d'un recours élevé
au charbon par les économies en transition de
l'Europe de l'Est, de la Chine et de l'Inde. Ces grands
marchés consommateurs vont en effet connaître
une forte croissance des rejets de CO2, reléguant
au domaine de l'illusion tout espoir de concrétisation
des accords de Kyoto.
Réunis à Detroit au début du mois
de mai dernier, les ministres de l'Energie du G8 s'inquiétaient
de cette évolution. Ils préconisent un
effort volontariste de développement des sources
de substitution aux agents fossiles. A commencer par
le nucléaire qui reste, à terme, la seule
énergie abondante qui n'émet pas de gaz
à effet de serre.
A méditer en Suisse, où l'on s'apprête
à voter une nouvelle foi sur l'avenir de l'atome!
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