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Bulletin d’actualité énergétique no 113 – le 26 septembre 2011
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Si les centrales de Fukushima avaient disposé des systèmes de sécurité complémentaires dont été progressivement équipés les ouvrages nucléaires suisses, elles auraient résisté au tsunami de mars 2011. Issue d’une analyse du Bulletin of the Atomic Scientists* et largement reprise par les médias, cette information fait sensation au Japon.

Les causes de la catastrophe sont aujourd’hui clairement identifiées. Le tsunami a endommagé les systèmes de refroidissement du réacteur, entraînant une fonte partielle du combustible et des relâchement incontrôlés de radioactivité.

Les mesures de protection contre les raz de marée mises en œuvre lors de la construction des réacteurs dans les années 60 reposaient sur les connaissances scientifiques de l’époque relatives aux tsunamis. Cela dit, des années 70 à nos jours, ces connaissances sont devenues beaucoup plus pointues suite à l’analyse des phénomènes intervenus depuis lors.

Les risques avaient été identifiés et quantifiés avec précision bien avant l’accident de ce printemps 2011. Le gouvernement japonais et l’exploitant des centrales accidentées admettent avoir omis de prendre les mesures nécessaires, alors même qu’ils avaient obtenus des avertissements très clairs sur la nature des dangers encourus.

L’analyse du Bulletin of the Atomic Scientists est conforme aux premières conclusions du gouvernement nippon et de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) sur les causes de la catastrophe. Les exigences de sécurité, telles qu’elles sont appliquées en Suisse pour prévenir les accidents graves, n’étaient disponibles et mises en œuvre que de manière très lacunaires au Japon. C’est notamment le cas du rééquipement systématique des anciens réacteurs pour les adapter à l’évolution de la technique et des connaissances.

Selon les prescriptions légales, les centrales nucléaires suisses doivent être en mesure de résister à des événements externes susceptibles de se produire au plus une fois tous les dix mille ans, et de manière à ce qu’aucun être vivant en dehors du site ne subisse des doses de radiations dangereuses. Les réacteurs ont été systématiquement dotés dès les années 80 d’équipements de sécurité supplémentaires, à l’exemple de filtres de dépressurisation qui, s’ils avaient été installés à Fukushima, auraient empêché l’accumulation de gaz détonants dont l’explosion a gravement endommagé les centrales.

Le Bulletin of Atomic Scientists souligne le soin accordé par les exploitants des centrales suisses aux dispositifs de refroidissement de secours. Ces systèmes sont « bunkerisés ». Ils sont alimentés en eau par des captages souterrains indépendants et à l’abri des effets de tremblements de terre ou d’inondations. « Le système suisse est étanche et protégé contre des attaques terroristes ou des chutes d’avion. Il est résistant aux séismes et aux raz de marée avec d’importantes marges de sécurité (…) Il est regrettable que les régulateurs japonais n’aient pas imposé les mêmes exigences », souligne le Bulletin.

Cette analyse a été largement diffusée et commentée par les médias japonais au cours des dernières semaines. On peut s’attendre à ce que les concepts et techniques de sécurité suisses suscitent désormais un grand intérêt auprès des exploitants et fabricants d’ouvrages nucléaires dans le monde.

Le paradoxe de cette affaire réside dans le fait que la catastrophe de Fukushima entraînera la fin du nucléaire dans un pays qui exploite cette énergie de manière exemplaire. Les Japonais, eux, contrairement à ce qu’affirment jour après jour nos médias, n’envisagent nullement d’y renoncer. Ils se souviennent parfaitement que c’est le tsunami, et non pas le nucléaire, qui a fait de si nombreuses victimes. En fin de compte, l’accident pourrait même accélérer l’avènement des réacteurs de 3e et 4e générations.

*(Voir le rapport complet sous http://en.wikipedia.org/wiki/Bulletin_of_the_Atomic_Scientists ).


La première de quatre turbines hydroliennes de grande taille a été mise à l'eau au large de Paimpol-Bréhat, sur les côtes bretonnes, afin de transformer l'énergie des courants marins en électricité.

La turbine (photo ci-contre) présente une puissance de 500 kilowatts, pèse 700 tonnes et  mesure 16 mètres de diamètre. Après son installation sur le site de la Horaine, cette première hydrolienne sous-marine sera testée quelques mois sans raccordement au réseau. L’objectif de ce prototype est de vérifier les choix techniques et d'améliorer les performances et les conditions d'installation pour limiter les risques industriels et environnementaux du futur parc de quatre machines, dont la mise en service industrielle devrait intervenir vers la fin de l'été 2012.

Les hydroliennes utilisent la force et la vitesse des courants marins pour se mettre en mouvement. Ces courants liés aux marées ont pour caractéristique d'être prévisibles et particulièrement puissants. La densité de l'eau, mille fois supérieure à celle de l'air, permet à une hydrolienne d'être plus compacte qu'une installation aérienne pour une production d'électricité équivalente.


L’enquête a duré quatre ans, menée par Jean-Marc Zgraggen dans le quartier du Pommier, situé à quelques encablures de l’aéroport de Genève.  Ses conclusions sont surprenantes : si les immeubles Minergie consomment globalement moins d’énergie que des bâtiments standards, ils nécessitent en revanche beaucoup plus d’électricité.

Construits au milieu des années 2000, les trois immeubles du quartier du Pommier sont à la pointe en matière énergétique. Outre leur enveloppe particulièrement isolante, ils disposent d’un chauffage combinant panneaux solaires, chauffage à gaz et  pompes à chaleur. Dans le cadre de sa thèse de doctorat*, Jean-Marc Zgraggen a examiné quel était leur consommation effectives d’énergie et dans quelle mesure elle correspondait aux objectifs de leurs concepteurs.

La bonne nouvelle, c’est que les immeubles du Pommier consomment 60% de gaz en moins que des immeubles traditionnels comparables pour chauffer les locaux et l’eau sanitaire. En revanche, la demande en chaleur s’est avérée 3,5 fois supérieure aux prévisions et les besoins en électricité 4,4 fois. Pour le chauffage, l’écart s’explique un peu par des défauts de construction et beaucoup par le comportement des habitants. Quant à l’électricité, la différence provient de la quantité des appareils nécessaires à un immeuble Minergie et de l’utilisation de pompes à chaleur électriques.

L’exemple du Pommier montre qu’il est possible d’économiser de l’énergie, mais qu’il y a souvent un écart considérable entre les potentiels théoriques et la réalité. Il confirme également que le remplacement des énergies fossiles passe par un recours accru à l’électricité. Si l’on y ajoute la croissance démographique prévisible, tout est en place pour pousser la consommation d’électricité à la hausse ces prochaines décennies.

* Bâtiments résidentiels locatifs à haute performance énergétique : objectifs et réalités. Thèse de Jean-Marc Zgraggen, 2010.

Rédaction: Jean-Pierre Bommer
Sources: Enerzine, economiesuisse, Forum nucléaire suisse, FRE

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