Sommes-nous gaspilleurs?

Pourquoi vouloir construire de nouvelles grandes et coûteuses centrales alors qu’il suffirait d’économiser l’électricité pour réduire les risques de pénurie ? Une question qui nous a été posée par plusieurs lecteurs.

Il existe effectivement un potentiel d’économie considérable en matière d’énergie, mais c’est dans le chauffage des immeubles et les transports routiers qu’il se trouve. On pourrait réduire les besoins en combustibles fossiles (pétrole et gaz) en assainissant les immeubles existants et en accélérant le recours aux pompes à chaleur, au chauffage à bois et en développant des réseaux de chauffage collectifs. Et les voitures électriques consomment moins d’énergie que les modèles à essence.

Cela étant, tout effort de substitution dans le chauffage et de développement des sources renouvelables entraînera une forte hausse des besoins en électricité. Il faut autant d’électricité pour fabriquer et installer un panneau solaire que ce même panneau fournira en 2 à 4 années d’activité. Besoins auxquels s’ajoutent une population croissante (il se construit près de 40’000 nouveaux logements par années), la modernisation de l’industrie et l’informatisation des activités humaines. C’est peu dire que nous aurons absolument besoin, et rapidement, de nouvelles grandes centrales électriques.

Cessons de culpabiliser les gens ! L’électricité est partout présente et ne représente pourtant que 24% de l’énergie consommée. Cela veut dire qu’elle est déjà utilisée de manière économe. Les Suisses ne sont pas gaspilleurs. Nous sommes l’un des pays développés qui utilisent le moins d’énergie pour produire un franc de Produit intérieur brut. Ce qui témoigne d’une efficacité très élevée de l’utilisation de l’électricité. Exemple: l’industrie suisse des machines a diminué sa consommation de courant de 28% depuis 1990, tout en augmentant sa productivité dans des proportions équivalentes.

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